Lancé en 2016, le dispositif « territoires zéro chômeur longue durée » pourrait prendre de l’ampleur dans les prochaines années. En effet, un projet de loi visant à étendre ce dispositif au-delà des 10 territoires définis au départ est envisagé par l’Assemblée nationale. Tandis que l’Insee envisage une augmentation claire du taux de chômage d’ici quelques mois à cause de la crise liée au covid-19, cette initiative est étudiée de très près.
L’objectif des « territoires zéro chômeur » st non seulement de redonner un emploi à des personnes en chômage depuis trop longtemps, amis aussi de faire économiser de l’argent à l’État. Le fait est que si un chômeur retrouve un emploi, l’État n’a plus besoin de lui verser des allocations (RSA, Pôle emploi, etc.) et perçoit de nouvelles recettes (impositions), ce qui soulage les caisses publiques.
Une aide s’élevant à 18 000 € par an
En accord avec les acteurs locaux, des entreprises à but d’emploi (EBE) ont été implantées dans les régions sélectionnées pour embaucher des chômeurs. Ces entreprises doivent disposer d’une activité qui ne se met pas en concurrence avec celle d’autres entreprises dans la zone, au risque de créer une nouvelle du chômage.
Lors de l’embauche d’un chômeur de longue durée à l’EBE, le gouvernement verse chaque année 18 000 € à l’entreprise pour subventionner le CDI de ce dernier. L’idée finale est que le chiffre d’affaires de l’entreprise augmente à un tel point que l’État n’a plus besoin de l’aider.
L’emploi dans la vie
Plus de 4 ans après le début de l’expérience, les résultats sont plutôt bons. Selon les chiffres du projet de loi examiné par la Chambre des représentants, 1 112 personnes ont complètement quitté le chômage, soit par le biais d’un emploi à EBE, soit indirectement par la méthode de mobilisation inhérente au projet, bien avant d’entrer dans une entreprise à but d’emploi. C’est dire à quel point l’emploi améliore la vie des personnes qui étaient dans le chômage depuis trop longtemps. Celles-ci étaient dans une situation de forte précarité et reprennent pied dans la société puis recréent des liens.
Un résultat positif et rentable
Sur le plan purement financier, le rapport de l’inspecteur en chef des finances et des affaires sociales publié l’année précédente a également donné un résultat favorable. Les avantages directs des finances publiques sont d’environ 5 000 euros par personne chaque année. Le bilan des bénéfices est divisé en : 2 600 euros d’épargne directe par personne chaque année en termes de protection sociale et de chômage. Chaque personne gagne 2 400 euros en taxes et frais divers par an.
Même si l’étude réduit les revenus estimés au départ, le rapport pour le dispositif zéro chômage affiche clairement un revenu net en épargne et en finances publiques.
Un débat sur l’étude
Malgré le résultat positif et rentable de l’expérimentation, on observe de nombreuses critiques quant aux dépenses occasionnées pour le lancement du dispositif et à la rentabilité du projet.
Ce débat sur le coût et les bénéfices montre à quel point il est compliqué d’évaluer les politiques publiques. Des recherches plus détaillées sont nécessaires afin de montrer tous les avantages du retour dans le monde de l’emploi. Le fait est que certaines personnes embauchées en EBE présentent moins de problèmes liés à la santé, ce qui profite encore à la communauté. Ceux qui trouvent un emploi, même avec le salaire minimum, favorisent aussi leur employabilité et la possibilité de pouvoir poursuivre une profession interrompue.