Ce vendredi 11 septembre 2020, Derek Chauvin, âgé de 44 ans, comparaissait pour la première fois devant un juge depuis ce fameux jour où il avait mortellement asphyxié George Floyd en se servant de son genou. Ses avocats réclament que toutes les charges retenues contre lui soient purement et simplement abandonnées. Plus de détails dans la suite de l’article.
Une foule qui réclamait la justice
Ce vendredi 11 septembre là, il y avait une grande foule devant le tribunal de Minneapolis et bien entendu beaucoup de bruit. Ces derniers réclamaient que tous les policiers impliqués dans cette affaire soient envoyés en prison. Brandissant une grande bannière sur laquelle était inscrit ‘’ Black Lives Matter’’, ce qui en français signifie ‘’ Les vies noires comptent’’, des centaines de personnes réclamaient au mégaphone que la justice soit rendue pour George Floyd. Ce dernier, quadragénaire de peau noire, est mort au cours de son interpellation le 25 mai dernier justement à Minneapolis, grande ville du nord des USA. Dans l’enceinte de ce tribunal comparaissaient les 4 policiers impliqués dans ladite affaire.
Les quatre policiers se rejettent les responsabilités
Parmi ces derniers, visage masqué et vêtu d’un costume sombre, le dénommé Derek Chauvin comparaissait physiquement pour la première fois devant la justice puisqu’il ne se présentait jusque-là que par lien vidéo depuis la prison de l’Etat du Minnesota, où il est détenu, après son inculpation pour meurtre. C’était également la première fois qu’il se présentait depuis qu’une vidéo, devenue virale, le montrait agenouillée sur la gorge de la victime. Il était accompagné de ses anciens collègues à savoir : Tou Thao, Thomas Lane et Alexander Kueng qui, eux aussi, étaient présents le jour du drame. De leur côté, ils sont inculpés pour complicité de meurtre.
Lors du procès, les avocats des différents concernés se sont mis d’accord pour plaider sa délocalisation afin de conserver l’anonymat des jurés par crainte pour leur bien-être. Ils ont ainsi mis en avant les pressions terribles en lien avec le drame qui a occasionné d’impressionnantes manifestations aux USA. Par exemple, le dénommé Eric Nelson soutient avoir reçu, depuis qu’il a accepté de défendre Derek chauvin, environ 1000 appels malveillants et mails. D’autres encore déclaraient qu’ils étaient la cible de messages et de menaces obscènes.
Toutefois, dans les documents qui sont parvenus à la justice avant le début du procès, des discordes sont apparues entre les ex-coéquipiers qui ne cessent de se rejeter les responsabilités du drame. Ils demandent donc que le jugement se fasse séparément.
‘’Surdose au Fentanyl’’
La défense de Derek Chauvin demande carrément l’abandon pur et simple des charges qui pèse contre lui. Selon les arguments qui ont émis par l’accusé, George Floyd aurait probablement succombé à une surdose de Fentanyl qui, soit dit en passant, est un analgésique opioïde 100 fois plus puissant que la morphine. Toujours d’après ses propos, ses coéquipiers ne lui auraient pas fait part des différents indices de surdoses qu’ils avaient pu observer.
L’accusation de son côté, dirigée par les services du procureur général de l’État du Minnesota, demande à ce que le procès soit unique, afin que les traumatismes des proches ne soient pas exacerbés et que les coûts pour le contribuable ne le soient pas non plus.
La police américaine jugée
Le juge chargé de cette affaire a laissé entendre qu’il faudrait encore un certain nombre d’audiences juste pour que le format idéal au jugement de cette affaire exceptionnel soit choisi. En effet, ce dernier sait en réalité que le procès qui débutera le 8 mars 2021 ne prendra pas qu’en compte la culpabilité ou non des agents de police, mais sera également le procès des différentes méthodes d’interpellation de la police des États-Unis d’Amérique. Rappelons que cette dernière fait l’objet de nombreuses et vives critiques.
Pour rappel, ce calvaire qu’a vécu George Floyd, filmé par une passante, a créé une grosse vague d’émotions, et ce, bien au-delà des frontières américaines. Des milliers de personnes sont donc descendues dans les rues pendant des semaines pour faire part de leur indignation et pour mettre fin, une fois pour toutes, aux inégalités raciales. À quand la fin ? C’est la question que se pose le monde entier.